mardi 29 septembre 2009

Google Book Search, «du pillage pur et simple»


De : Le Figaro.fr

Photo : google.com


Invité du Buzz Media Orange-Le Figaro, Hervé de la Martinière est le fondateur de la maison d'édition du même nom et PDG du groupe La Martinière (Le Seuil, Points, L'Olivier, La Martinière, Aubanel, Abrams, Volumen…).


Soutenu par le Syndicat national de l'édition (SNE), regroupant 530 maisons d'édition, et la Société des gens de lettres (SGDL), il a assigné jeudi dernier Google Book Search devant la justice, lui reprochant d'avoir numérisé, stocké, indexé et mis en ligne dix millions d'ouvrages, dont un certain nombre sont encore protégés. « C'est une atteinte aux auteurs, aux éditeurs et à la liberté d'entreprendre. Pour moi qui ai créé mon entreprise, [c'est comme si] quelqu'un venait chez moi, me disait qu'il numérise mes ouvrages et que si je ne suis pas d'accord, je peux venir les retirer mais qu'il continue de les numériser », explique Hervé de La Martinière, qui réclame quinze millions d'euros de dommages et intérêts à Google. « Pour mettre des extraits [en ligne], il faut qu'ils aient numérisé tous les ouvrages. Donc la numérisation elle-même, sans l'accord de l'auteur ni de l'éditeur, c'est du pillage pur et simple. On ne peut pas admettre ça ». Interrogé sur l'argumentaire de l'avocate du géant américain de l'internet, Me Alexandra Néri, selon laquelle Google Book Search « n'est pas une bibliothèque, mais un outil de recherche documentaire », le fondateur de La Martinière Groupe rétorque « : Google est un univers commercial, c'est-à-dire que plus ils ont d'informations sur leur site, mieux ils vendent la publicité qu'ils mettent à côté ».
Hervé de La Martinière répond également aux questions d'Enguérand Renault sur l'idée de regroupement des éditeurs français face à la puissance d'Amazon et de Google. Il s'exprime enfin sur les difficultés que traverse son groupe depuis le rachat en 2004 du Seuil, notamment sur la plateforme de distribution Volumen : « Au moment du rachat du Seuil, nous étions encore une moyenne PME. Il faut un certain temps pour construire un groupe. Aujourd'hui, ce groupe est bien installé et il est temps de passer à l'organisation, qui passe par une petite réduction d'effectif et un déménagement », à travers le regroupement en un seul lieu début 2010 des 17 sites parisiens de ses maisons d'édition.


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